Solar Noon, Fredj Moussa – conception des costumes

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En allant faire du repérage, dans le désert, entre deux collines où étaient déposés des déchets, j’ai fait l’expérience du sublime, lorsque j’ai vu des sacs plastiques colorés dans le ciel pris par le vent. A partir de là, j’ai su que je voulais donner cette forme plastique à mes personnages.

De retour en ville, je suis allé à la fin d’un marché, le souk du dimanche, près de chez moi en Tunisie, et j’ai demandé à un éboueur s’il pouvait me laisser de côté tous les sacs plastiques que les commerçant·e·s utilisaient pour emballer leurs affaires et qu’elles et ils avaient tendance à laisser traîner dans la nature.
C’est ce qu’il a fait. Je me suis retrouvé avec des centaines de plastiques différents.
J’ai tenté des combinaisons sur quelqu’un. J’ai envoyé ces tests à Antonin*. Et on a échangé comme ça pendant un mois, avant qu’il soit venu sur place, pour qu’on réalise la version finale en complétant avec quelques tissus trouvés par terre dans des marchés.
 
Je crois que les éponges sont la seule exception. J’étais à la recherche d’un matériau pour créer un monstre/une toison d’or, lorsque que j’ai trouvé un épicier avec des éponges suspendues à l’entrée qui faisaient déjà sculpture. J’en ai acheté une cinquantaine qu’on a fixées avec Antonin*. L’idée, c’était que le costume puisse évoluer, en absorbant ou pas de l’eau, tout comme les plastiques ou les tissus avec le vent.

*Antonin Simon Giraudet (octo), façonneur matériaux, textile, couturier et costumier du film

Solar Noon, film, 11 min

En Afrique du Nord, entre la fin de l’Atlas et la plateforme saharienne, un lac asséché sépare le Machrek (le Levant) du Maghreb (le Couchant). Contre toute attente, c’est un paysage en perpétuel changement.

Solar Noon en réinvente les coordonnées, y greffe des fragments de récits, sous forme de tableaux vivants où se croisent différentes croyances, symboles et rituels, dans une perspective imaginaire composite.

Le film fait basculer la réalité du désert dans celle des mythes, en explorant ses strates d’histoires, révélant des souvenirs ensevelis, dévoilés par fragments à partir d’extraits de textes de l’historien Hérodote, de récits oraux et de notes personnelles de l’artiste.

Pour écouter Fredj Moussa parler de Solar Noon :