Digitalis – intentions de Léa Collet

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Pour son second projet réalisé au Fresnoy, Léa Collet réfléchit à l’élaboration d’une installation performée, au croisement de l’imagination artificielle, des mutations technologiques et des processus organiques.

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Elle développe ainsi un temps et un espace pour faire interagir des digitalis pourpres, des adolescent·e·s tourquennois·e·s et des systèmes technologiques. C’est au fil d’une série d’ateliers que des collaborations entre ces différents êtres et éléments vont se tisser. L’artiste prête une attention particulière à la relation symbiotique qui peut naître entre ces organismes.

C’est pourquoi elle imagine une serre techno-poétique sur le modèle d’un paludarium aux airs de data center. Celle-ci serait composée de 2 écosystèmes contemporains encapsulés, dans lesquels tout élément se nourrirait des autres et nourrirait les autres.

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inspirations pour un mélange entre paludarium et data center

Le 1er écosystème présenterait une culture aéroponique de digitalis, ces fleurs au nom évoquant le doigt car elles en ont la forme. Léa les choisit entre autres pour cette caractéristique, de sorte à les mettre en lien avec ce qu’on appelle le monde “digital”, toujours dans cet esprit de connecter biologie et technologie.

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photographie de digitalis
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schéma du 1er écosystème

Le 2nd écosystème contiendrait un réseau d’écrans recyclés diffusant les images de mutations des jeunes adolescent·e·s, explorant leurs identités fluides. Il recréerait également un parfum synthétique de digitalis.

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schéma du 2nd écosystème

L’artiste envisage une performance basée sur une boucle de 10 minutes où se succèdent diverses mutations au sein de cette symbiose collective, stimulant les sens visuel, auditif et olfactif.

Au travers de cette installation performée, Léa aimerait nous conduire à une réflexion sur notre condition numérique et notre relation avec le monde naturel, sur les horizons pluriels qui se dévoilent lorsque l’on pense les articulations entre science et fiction, sur la défaillance (le glitch) comme alternative créative, et sur la perception du changement climatique du point de vue de jeunes adolescent·e·s.

Entre octobre et décembre, l’artiste anime des ateliers avec des collégien·ne·s en vue de co-écrire un scénario, qu’elle soumettrait également à une intelligence artificielle. Aussi, elle designera ses écosystèmes encapsulés et créera le parfum synthétique de digitalis.