Processus de création d’une œuvre – Installation de Felix Côte

Félix Côte, artiste de deuxième année, réalise actuellement une installation intitulée Le roi se meurt (titre provisoire), en lien avec sa vie personnelle. Son père venant d’arriver à la retraite, il a pour projet de vendre la maison dans laquelle Félix a grandi.

Cet événement, vécu comme un choc, fait ressurgir une vague de nostalgie et de souvenirs. L’artiste se souvient en particulier du rez-de-chaussée de la maison, où plusieurs chaises en bois reposaient sur un carrelage en céramique orange clair, marqué par le temps. Le déplacement répété de ces chaises au sol produisait un crissement régulier, un son familier qui s’est profondément imprimé dans sa mémoire.

S’il ne devait retenir qu’un seul son pour représenter son enfance dans cette maison, ce serait celui-là.

Pour garder une trace de ce souvenir, Félix Côte a conçu une structure en métal, équipée de poulies reliées à une chaise placée au centre. Celle-ci sera soulevée et animée de mouvements répétitifs, mimant les gestes du quotidien, comme une mémoire mécanique du passé.

1. La chaise 2. Le carrelage 3. La table 4. Le mur du fond 5. Le cube en métal 6. Les câbles motorisés.

Les câbles motorisés sont équipés de poulies, ce qui permet de tirer la chaise, issue de la maison familiale, dans différentes directions. L’objectif est d’évoquer et de faire revivre les mouvements de cette chaise qui a traversé le temps.

Essai du mouvement de la chaise
Visualisation des mouvements sur le logiciel UNITY

Lors de ces essais avec la chaise, il a fallu vérifier si elle résistait à une vitesse plus élevée et s’assurer qu’aucun problème ne survenait au niveau des poulies. La manière dont elle bouge évoque une gestuelle très théâtrale, ce qui fait écho à une référence littéraire chère à l’artiste : Le Roi se meurt d’Eugène Ionesco, qui prête son titre à l’installation.

Cette pièce de théâtre raconte l’histoire du roi qui, un matin, apprend qu’il mourra le soir même. Il s’agit ici de faire face à la disparition soudaine d’un être cher ou d’un lieu familier, de confronter le départ brutal de ce qui semblait immuable.

Cette installation illustre le processus d’anticipation d’un départ, comme un déménagement. L’artiste y fait revivre l’une des chaises de son enfance, dont le crissement singulier sur le carrelage du salon reste profondément gravé dans sa mémoire.

L’œuvre offre une forme de relecture du texte Le Roi se meurt, mais du point de vue du trône lui-même — celui qui, privé de son roi, est condamné à disparaître à son tour.

Vous pourrez découvrir l’installation Le Roi se meurt dans l’exposition Panorama 27 au Fresnoy à partir du 19 septembre 2025.