Livres d’enfance : empreintes sur l’imaginaire

Les expériences faites durant l’enfance nous construisent, et certaines lectures et les illustrations qui les accompagnent marquent profondément l’imaginaire. Certain.e.s artistes du Fresnoy ont accepté de nous partager leur livre d’enfance préféré.

Contes, de Hans-Christian Andersen, pour Jade Jouvin.

« À Forbach, dans le HLM des parents de ma mère, toutes les journées commençaient de la même façon: nous nous réveillions tôt, tirés de notre sommeil vers six ou sept heures du matin. Ensuite – je ne parviens pas à me souvenir comment – nous nous retrouvions dans leur lit. Certaines fois, nous y allions par deux mais pour d’autres, nous étions totalement séparés : d’abord ma grande sœur, ensuite moi, puis mon petit frère. Ma grand-mère nous faisait la lecture, et nous devions nous coller contre elle, chacun d’un côté. Je me souviens fixer ce qu’elle lisait, ainsi que les images qui accompagnaient le texte. Il s’agissait toujours des mêmes livres, des mêmes récits, des mêmes dessins. Je n’oublierai jamais l’histoire de La Chèvre de Monsieur Seguin, ni les illustrations de Kamila Štanclová et Dušan Kállay pour le recueil des Contes de Christian Andersen. Durant ces instants, je ne savais ni où se trouvaient mon grand-père, mon frère et ma sœur, ni ce qu’ils faisaient.

La maison hantée de Jan Pienkowski pour Eléonore Geissler.

« Un de mes livres jeunesse préférés, fait tout en pop-up, tu te ballades dans une maison hantée étrange, avec pleins de détails« 

La plus grande fleur du monde, de José Saramago et André Letria, pour Gonçalo Lamas.

« Saramago m’a touché à différents moments de ma vie et ce livre-là rend sa sensibilité plus accessible aux enfants. C’est une petite histoire sur l’attente et le grandeur de l’espoir (surtout par rapport à la puissance de l’imagination infantile). Mais aussi la façon dont ces attentes contrastent avec le monde réel, les besoins et les rythmes du monde. »

Le conte chaud et doux des chaudoudoux de Claude Steiner et PEF pour Mélia Roger.

« C’est le livre qui m’a aidé à comprendre des enjeux relationnels ‘positifs’ ou ‘négatifs’ et souvent ce livre m’est revenu en mémoire à l’âge adulte, d’où son impact positif inconscient dans la construction mentale. »

Les trois brigands de Tomi Ungerer, pour Timothée Engasser.

« Je pense que ça m’a fait réfléchir aux notions de bien et du mal, de justice. »

Le Doudou méchant de Claude Ponti, pour Lucas Leffler et Brieuc Schieb.

Lucas Leffler précise « A vrai dire je ne me souviens plus très bien de l’histoire parce que je ne l’ai plus trouvé depuis longtemps. Le petit personnage habite dans une cabane formidable au milieu des bois et il me semble qu’il commence un voyage avec son doudou. Je pense que c’est surtout la grande description des environnements dans les dessins (paysages, décors, etc) qui m’a marqué. »

Max et les Maximonstres de Maurice Sendak, pour Ethann Néon.

Un hiver dans la vallée de Moumine de Tove Jansson, pour Anna Biriulina.

« J’ai aimé beaucoup de livres quand j’étais petite, mais rien ne vaut « Un hiver dans la vallée de Moumine » (ou « L’Hiver ensorcelé de Moomin ») de Tove Jansson. J’espère que ce livre rejoindra la collection du Fresnoy et que les petits visiteurs l’aimeront aussi. « 

Klein Zaches genannt Zinnober de E.T.A Hoffman, pour Alisa Berger.

« J’aimais ce livre car les images étaient intéressantes et le personnage était étrange et fantastique. Nous avions une édition allemande, même si nous vivions encore en Ukraine. Je ne pouvais pas le lire. Plus tard, quand j’ai appris l’allemand au collège, je l’ai lu et j’aimais beaucoup l’absence de sens, de morale ou d’éthique, simplement un enchaînement d’évènements absurdes. »

Fifi Brindacier d’Astrid Lindgren, pour Elsa Michaud.

« Il n’y avait pas tant de livres dans mon enfance. Cependant j’aurai adoré découvrir Fifi Brindacier enfant. Je crois qu’il y avait un dessin animé. Alors ce serait mon choix pour la bibliothèque des enfants du Fresnoy. Parce qu’elle est tellement libre, joyeuse et puissante cette petite fille malgré les malheurs qui lui sont arrivés.« 

Arc-en-ciel, le plus beau poisson des océans de Marcus Pfister pour Aliha Thalien.