Sommes-nous capables d’imaginer l’origine des choses comme un ensemble de temporalités? Sommes-nous capables de tailler au burin les narratives mono linguistiques et mono temporelles? Si le monde devait être refait à nouveau, éclatant les bouts désamorcés de chaque mot, quels seront les mots qui y resteront?
Vir Andres Hera

Trois langues
La narration de l’installation se fera en trois langues qui représentent les trois « mondes » : le nahuatl où aztèque pour le coté amérindien, l’espagnol pour l’Europe, et une langue afro-créole du continent américain. Il s’agira de spatialiser les mondes européen, africain, amérindien, qui habitaient l’espace de ce Mexique colonial et qui se trouvent dans l’hétéroglossie poétique de Sor Juana Ines de la Cruz.
La cohabitation de ces trois langues permettra le saut d’une langue à une autre, ou bien la transposition pour les écouter en même temps. Un dispositif de surtitrage, ressemblant à ceux
que l’on trouve à l’opéra, diffusera du texte en français et en anglais pour une compréhension plus large de la part du public qui regardera l’œuvre.
Ces récits trilingues alors pourraient révéler l’erreur, le sabotage même de la traduction, et la possibilité d’habiter un environnement ou on expérimente le décalage, l’impossibilité de
communiquer et de comprendre ; mais aussi la fragmentation du temps qui est produite à partir de cette impossibilité et finalement, la possibilité de prendre conscience de l’altérité de chacune des trois langues.
